Le travail de Gianni Moretti est un prolongement de la collaboration précédente avec Giovanardi pour le projet Anna – Monumento all’Attenzione. À cette occasion, l’artiste poursuit son parcours en élargissant sa recherche à de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques d’élaboration, qui construisent une série de « chapitres » synthétisant l’histoire tout entière. Ces sculptures focalisent l’attention par le biais de l’autonomie de chaque chapitre singulièrement, déplaçant ultérieurement le barycentre du récit, et le complétant. Quinze trépieds télescopiques, aux orientations diverses, de hauteur variable et de trois diamètres différents sont des lentilles semi-transparentes et semi réfléchissantes, un cabinet de curiosités contenant des images en noir et blanc serties dans le plexiglas avec des clous revêtus de feuille d’or ou dépôt de pigment or. Ce qui intéresse Moretti, c’est l’expérimentation de nouvelles formes qui pourraient intégrer les matériaux et les techniques fragiles qui lui sont familiers (papier de soie, feuille d’or, impression monotype) aux éléments et aux méthodes durables qui lui ont été soumis par l’entreprise (fusions, squelettes en aluminium, cylindres en méthacrylate). Il s’agit de raconter une condition, habituellement en précaire équilibre, à travers les images de la carte du territoire, les photographies du paysage et des sentiers, les illustrations de chardons et un unique trépied (qui referme le parcours) contenant des présences humaines : labilité contre durée, corps qui respire, stable et vital. De par la somme de ces facteurs, le nouveau dialogue entre l’artiste et Giovanardi constitue un approfondissement de l’histoire du monument, interprétée par des composants sculpturaux qui en racontent les issues par le biais de solutions toujours plus autonomes.